Rédigé le 11/08/2020
La langue du vin
Le vin a son langage, son parler. Il se discute autant qu’il se déguste. De l’érotisme au scientifique, le lexique vinicole est vaste et parfois mystérieux. On a entendu mille fois les termes sans jamais avouer ne pas les comprendre. Voici une sélection de mots à connaitre et maitriser pour parler « vin » sans se prendre les pieds dans la vigne…
UN VIN ROND
La rondeur, c’est une impression que le vin vous laisse en bouche, une sensation de tranquillité entre le raisin et votre langue. Si votre palais était une maison, le vin rond serait un chat paisiblement assoupi près du radiateur. C’est un vin souple qui n’agresse pas vos sens, un vin facile à aimer, aux tanins discrets, presque muets. Il vous murmure ses arômes, les suggère poliment. À vous d’écouter…
UN VIN (encore un peu) VERT
Au contraire, le vin vert est un défaut. Il est trop acide, car issu d’une vendange prématurée. Mais quand il est juste « un peu vert », c’est presque un défaut touchant. On lui pardonne sa rudesse comme on pardonne à un ado de ne pas mâcher ses mots. Et puis, quand il n’est pas trop prononcé, ce défaut ne suffit pas à gâcher totalement le goût. On essaye de passer outre, pour lui accorder quelques qualités. Le vin vert mérite de la bienveillance.
FUT (ou barrique)
Après leur avoir retiré trois litres de contenance, nos cousins bordelais ont baptisé « barriques » ce que nous appelons « fûts ». C’est le tonneau où vieillit le vin. La qualité du fût agit directement sur le goût du vin, son volume aussi. Quand on entre dans une cave, on est immédiatement tentés d’imiter les romains d’Astérix chez les Bretons et de tous les ouvrir pour trouver lequel renferme de la potion magique. Venez visiter nos domaines, à défaut de potion, nous avons des vins magiques !
SULFITES
Alors là, fini de rigoler, y a débat. Le sulfitage, c’est l’apport d’une solution sulfureuse (donc de soufre). Les vignerons ne font pas ça juste pour s’amuser, c’est simplement pour protéger le vin de certaines maladies et de l’oxydation. Ces dernières années, les vins sans sulfites (ou « naturels », pour aller un peu vite) ont connu un essor notable. Ils font moins mal au crâne quand on en abuse, mais ils s’abiment très vite et il vaut mieux les boire dans l’année. La vie est faite de choix, voici de quoi vous faire hésiter un peu plus longtemps chez le caviste !
Voici quelques pages cornées au dictionnaire sans fin du vin. Nous aurions encore pu parler du vin sec, honnête ou du phylloxéra… ce n’est que partie remise !